Laurine Fabre

Chevrière, un rêve d'enfant devenu réalité

À Eyguières, au pied du Luberon, Laurine Fabre transforme la production laitière de ses chèvres. À seulement 27 ans, la jeune femme a concrétisé un rêve d'enfant, qu'elle a longtemps mûri, avant de créer son élevage : la Chèvrerie des Opies.

Si elle a choisi de marcher dans les pas de ses parents - ils sont éleveurs -, Laurine Fabre n'a pas pour autant opté pour la facilité, qui aurait été de reprendre l'exploitation familiale, en décidant de concrétiser son rêve d'enfant : posséder des chèvres. Un animal qui la fascine depuis qu'elle est toute petite. Précisément depuis ses neuf ans. "Une chèvre de mes parents - ils possèdent un élevage de vaches de race Angus à Eyguières - a perdu son petit. J'ai commencé à la traire à la main et à fabriquer des fromages. J'ai su que c'était le métier que je souhaitais exercer, plus tard", raconte-t-elle, tout en répartissant le caillé dans des faisselles. Les stages qu'elle réalise toutes les deux semaines, dans le cadre d'un bac ' Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant' (Stav) en alternance à la Maison familiale et rurale de Garachon, à Lambesc, la confortent dans son idée de départ. "J'ai eu la possibilité, dans ces différents stages, d'aborder plusieurs aspects du métier : la vente, l'élevage et la traite, et de découvrir d'autres productions", comme les brebis, dans une ferme en Ariège.

En sortie de son cursus, elle travaille dans une chèvrerie où elle se perfectionne pendant un an, avant de bifurquer vers le maraîchage, "pour avoir des week-ends", confie-t-elle en riant. Elle revient à l'élevage caprin, dans une exploitation de Bel-Air pendant deux ans, pour compléter sa formation dans la transformation fromagère : "J'y ai beaucoup appris !". Elle passe ensuite six mois dans un élevage de poules pondeuses... avant de travailler dans le secteur des espaces verts, chez un prestataire qui entretient les espaces verts d'Eyguières. Pendant toutes ces années, son projet d'installation reste en gestation. "Je l'ai peaufiné, en observant, dans les différents élevages où je suis passée, ce qui me semblait intéressant et ce qui l'était moins : le nombre optimal de chèvres, l'aménagement du labo et de la chèvrerie, les races...", détaille la jeune femme, qui a finalement opté pour des alpines.